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Semaine exigeante à travers l'Atlas


 

À Ouzoud, j'avais pris le petit déjeuner, à 8 heures. Il s'est fait attendre, mais ça en valait la peine. De compèt le petit déj ! Je suis partie trop lourde, et après ces quelques journées bien remplies, les jambes et l’organisme demandent un peu de repos. Je rejoins la jolie ville d’Azilal, 30 000 habitants, 1400 m d'altitude, et m’y pose dans un hôtel modeste (où j’aurai tout de même une douche chaude). Dans cette ville et pour une fois, ça ne pétarade et ne fume pas de partout. Il y a la rue principale, circulante, et le reste, où une auto ne saurait s’aventurer. Les échoppes de fruits et légumes sont très bien fournies, les petites gargotes sont foison, et le choix est donc grand. La place centrale, marbrée, possède même de petits jets d’eau qui se mettent en route le soir venu. Un dinosaure incongru donne un autre point de repère et les mamans ou les papas font des tours de voitures miniatures électriques marquées “police” ou “barbie” avec leur enfant, autour de la place propre. Très kitch tout ça… Le souk permanent se situe dans les ruelles juste derrière. Autour de 19 heures, au coucher du soleil, toute la population vient flâner et les terrasses s’emplissent d’hommes, et seulement d’hommes. Autrement dit, je me sens un peu regardée… J’ai bien aimé Azilal, c’était calme pour une ville marocaine. Mon voisin de palier est un Flamand, seul européen croisé ici. 

 

 

Le lendemain matin, j’espère juste avoir plus de jambes que la veille parce que sinon, comme on dit, j’ai pas l’cul sorti des ronces, tant les dénivelées qui m’attendent sont importantes ! Je pars doucement. La route est trop passante pour tirer des bords et la pente est tout sauf régulière. À une importante bifurcation, je prends à droite vers la vallée d’Ait Bouguemez, bien nommée la vallée heureuse pour sa verdure, ses jardins abondants, ses hectares de pommiers, ses greniers forts perchés sur des collines à la forme conique parfaite. Plus une voiture, la route est en macadam pourri, troué, percé, et les travaux durent 25 km, donc toute la montée et la descente suivante. Paysage de ouf, tant depuis le col à 2200 m, que dans la descente vertigineuse qui plonge vers Aït Abbas et la vallée de l’oued Lakhdar, profonde, cultivée, enjolivée par de nombreux hameaux pittoresques en terre battue. Je suis bel et bien dans le Haut Atlas. Quelques rencontres sympathiques, quelques verres de thé bienvenus. Il faut maintenant remonter cette vallée pour atteindre la vallée heureuse que je reconnais pour l’avoir parcourue l’an dernier. Je me pose dans un gîte et comme toutes les chambres sont pleines, je me vois conviée à dormir dans l’appartement familial, qui fourmille de femmes. Accueil royal comme d’habitude. Il faudra juste attendre 20 h 30 pour manger le tajine avec les autres touristes, la cuisson est longue, c’est le secret du goût du tajine, il faut que ça mijote loooonnnngtemps ! Le gîte est situé pile poil au pied du grenier sur la colline, que nous avions visité l’an dernier avec Philippe en revenant du sommet du M’Goun.

 

Vendredi 3 octobre, le muezzin tout proche s’en donne à coeur-joie depuis 5 heures du matin sans interruption. La cause en est qu’une habitante est décédée hier, alors il faut prier… 

Elle était âgée ? 

Oui

Quel âge ?

55 ou 58. 2, 3 jours malade et hop, c’est la vie !

Ok

 

À noter que la personne avec qui je parle fait bien 60 ou 65 ans et c’est quand même plus la mort que la vie ! Après un solide petit déjeuner, je prends la route, et quelle route ! Monter d’abord de 1800 à 2910 m au col, sur le goudron merci. Voilà déjà 1100 m de d+ en 13 km. Il a fallu parfois pousser dans les rampes ! Ensuite, la bascule dans la vallée d’Ouzighimt, magnifique, 10 km de piste qui secoue la mécanique, les genoux, les poignets, les valises. Faire attention à ne rien casser… 12 km/h de moyenne. Puis petite pause thé, pain, sardines, invitée chez l’habitant où j’avais demandé de l’eau. Allez ensuite, goudron à nouveau pour monter le second col, je remets 650 de d+ pour peu de kilomètres, et en haut, décide de laisser la suite pour le lendemain. À chaque jour suffit sa peine, j’ai déjà fait gros hier. Je dors donc au beau milieu du Haut Atlas, pas très loin de la ligne de crête, à un col venté à 2815 mètres. Comme le vent est assez fort et pas très chaud, j’ai monté ma tente à l’intérieur d’un abri de berger, à l’écart de la route. En pierres, sans porte (juste une ouverture bien orientée), le toit est fait de branches recouvertes de bâches et de terre. Je suis là depuis 15 heures. Une famille est venue regrouper les moutons, chèvres et ânes éparpillés, j’ai regardé la lune se lever et le soleil se coucher. Je vais enfin profiter d’une nuit sans clébard, sans muezzin, sans bruits de rue, sans bagnole, sans réverbère ou autre source lumineuse, bref… une nuit ! Il est 19 heures, même les cimes ne sont plus éclairées. Bouhhhh, les bras de Morphée, vite et bien.

 

Je commence le lendemain par une courte descente puis une très raide remontée à 3005 m, soit disant la plus haute route carrossable du Maroc. Là haut, je tape la discute quelques instants avec 3 motards marocains et le gardien de l’antenne (telecom). Oui, c’est un métier… et admire le paysage… La descente qui suit me fait littéralement plonger dans la vallée d’Ameskar par des lacets serrés, raides, où les plaquettes de frein en prennent un sacré coup ! A Ameskar, je devrais normalement regrimper un col par la route goudronnée mais tout le monde me conseille de suivre l’oued pour éviter cette infâme remontée. Je me retrouve ainsi sur la piste en galets, à passer des gués, puis m’engouffrer dans les gorges du M’Goun, spectaculaires et très étroites où il y a juste la place pour le canal d’irrigation, la piste et le ruisseau. Seule au monde dans ce décor grandiose, je ressors à Ameljag et n'ai plus qu’à rejoindre le haut de la vallée des Roses, route parcourue déjà l’an dernier. 10 km avant Kalaat m'gouna, la ville du secteur, je rejoins Jipe et Marie. 

 

Le jour suivant, nous rallions Ouarzazate par 90 km de route nationale sans virage et vent en poupe, égayée seulement par des kasbahs imposantes. La palmeraie de Skoura est censée être une des plus belles du pays mais ils avaient oublié de passer le plumeau sur les palmiers, qui faisaient plutôt pitié. Arrivés et posés à Ouarzazate, nous retournons visiter la kasbah Taourirt, grand dédale, véritable labyrinthe, en totale réfection (durée estimée des travaux : 10 ans). Le soir, je me sens faible, la nuit est minable, bruyante, excessivement étouffante, faite d’aller-retours incessants aux toilettes. Quand mes compagnons partent ce matin, je décide de passer la journée ici, trop faible pour envisager quoi que ce soit. Changer d’hôtel relève déjà de la corvée… donc je change juste de chambre, plus petite mais équipée de la clim et salle d’eau privative avec PQ !

 

En plus de l'accumulation de grosses journées, de trop fortes chaleurs, de nuits où je ne dors guère, c'est, je pense, l'ingurgitation d'eau ou d'aliments "malpropres" ( je ne saurais dire où et quand), qui ont eu raison de mon organisme. Il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour que ça aille mieux demain. Je n’ai rien mangé aujourd'hui, juste bu un coca dégazé… Le gérant est prévenant et compatissant.

 

PS _ le lendemain : contente, j'ai pu aller toute seule à la pharma, me voici avec mes boites de médocs sur la table de chevet. Maintenant, il faut que je trouve riz blanc et patates à l'eau, mais quitter la proximité immédiate des toilettes est un risque immense !!!

Détails
Publication : 6 octobre 2025

Les contreforts nord du Moyen-Atlas


 

De Ribate el Kheir, je poursuis donc seule vers le sud, croise les écoliers d’abord puis un flot de voitures qui pétaradent et fument fort dans la montée que nous avons évitée, étant de nuit dans ce qui nous servit de panier à salade…

La route fut ensuite aussi jolie que tranquille, bien vallonnée. À un carrefour, ma trace m’indique à gauche, mais les indications routières me disent à droite. Aucune route sur mes applis mais le macadam semble récent. Renseignements pris auprès des locaux, l’ancienne route est désormais noyée par la retenue du barrage M’dez. N’ayant pas envie d’avoir à nager avec mon vélo chargé, je prends la nouvelle route, n’y rencontre absolument aucun véhicule mais sens bien le pourcentage élevé des montagnes russes qui m’obligent à tirer des bords. Ce n’est pourtant pas la place qui manque dans le paysage désertique pour faire des virages et adoucir la pente ! Après être passée sous le barrage de type poids, je domine un temps le lac bleu avant de rejoindre Skoura m’daz. Les jambes tournent bien, un cafouillage me fait louper le centre-ville, je poursuis en remontant l’oued Guigou dans une vallée magnifique bordée de hameaux traditionnels et de cultures. Dans celui de Taferdoust, je décide de demander pour me loger. On m'envoie à l’école où les élèves se lèvent en cœur pour me souhaiter la bienvenue. Safae a 7 élèves sur 2 cours, Mohammed en a 4 sur 3 niveaux différents, ce qui lui impose des heures considérables de préparation chaque soir. Le couple d’instituteurs m’invite spontanément à dormir chez eux. Il est 15 h 30, la classe termine à 18 h 10. Après avoir déposé mon barda, je pars visiter à pied l’ancien village perché sur un éperon rocheux. Un pont remarquable en pierre, à deux arches, enjambe le flot rendu ocre par les orages très violents de samedi et se poursuit par un escalier soutenu par un imposant mur de pierres, me menant à cette place forte. Les habitations sont en ruines, seule la mosquée est entretenue. La vue sur la vallée vaut le coup d'œil. Redescendue chez Safae et Mohammed, la discussion va bon train, et je crains de voir mon estomac exploser, rempli de victuailles diverses et variées par mes hôtes. 

Le lendemain, la route toujours aussi déserte, montante et ravissante me mène à Boulemane où c’est jour de souk. Je retrouve là un axe plus important et n’ai qu’à me laisser glisser vers l’immense plaine de Guigou sur le macadam velours. Timahdite, altitude 1839 m, il fait bon. Je passe à la gendarmerie pour trouver un logement. Il n’y a qu’une auberge, je négocie le tarif de la petite chambre. La bourgade se situe sur la route très passante qui relie Fès à Midelt, Rich, Er Rachidia puis Merzouga. Pléthore de restaurants et épiceries. Je fais des provisions en suffisance pour 2 à 3 jours, qui assurément ne seront pas faciles, à travers le parc national de Khénifra. 

 

Dès la sortie de Timahdite dans la fraîcheur matinale, je prends dans la campagne par une piste, réponds en passant aux dizaines de bras en l’air des travailleurs qui grattent la terre, courbés en deux, puis il n’y a plus que des fermes isolées, des chiens qui me gueulent dessus et me courent après tous crocs dehors. Dès que je mets pied à terre, ils s’en vont la plupart du temps la queue entre les jambes. Quand ce n’est pas le cas, quelqu’un finit par sortir et les rappeler, ce qui me vaut quelques rencontres pittoresques et hautement sympathiques. Je vais poser ma tente ce soir-là dans le parc national de Khénifra, au pied de véritables cathédrales vivantes, des cèdres séculaires aux houppiers si hauts qu’il me faut basculer loin la tête vers l’arrière pour les voir. J’entends quelques singes, et passerai la nuit la plus profonde, la plus calme, la plus noire, la plus silencieuse depuis le début du voyage. J’ai vu en tout ce jour 3 véhicules, ai croisé plus d’ânes et de chevaux.

 

La piste continue en serpentant parmi les cèdres, les sous-bois d’ombre et de lumière invitent à la rêverie, les bergers continuent à me saluer du bras. 17 km encore de piste plus tard, je retrouve un macadam, certes troué, mais bienvenu tout de même. Me voici bientôt sur la grande route descendante et vent en poupe. Au croisement pour Boumia, par le plus grand des hasards, je retrouve Jipe, arrêté en train d’attendre Marie. Nous prenons une chambre dans la bourgade où c’est jour de marché aux animaux et par conséquent, l’effervescence. 

 

Entre Boumia et Aghbala, un immense plateau d’abord vide jusqu'à Tounfite puis des exploitations agricoles qui font des taches de vert dans le paysage jaune et désertique. Deux patelins où les groupes électrogènes (pour l’irrigation) tournent au gaz bouteille. Des centaines de bouteilles de gaz en bord de route ou piste. Des pommiers aussi, de la route et des bouts de piste qui se négocient sur le vélo même si ça secoue parfois. À Aghbala, la vie bat son plein, un hôtel est vite trouvé, ainsi qu’une gargote où nous nous délectons au moins autant de la sympathie et du sourire des hôtesses que du menu. Mes coéquipiers ayant bien roulé, nous sommes encore ensemble, même si j’ai passé 2,5 heures de moins qu’eux à pédaler.

 

Ce 27 septembre, l’objectif est de me rendre au village de Boutferda, afin de visiter, dans les parages, les greniers Aoujgal. Ce sont des structures en pierre, comme des maisons, adossées au rocher et surtout perchées sur une longue et étroite vire rocheuse à mi hauteur d’une paroi verticale impressionnante. Il ne reste que des vestiges mais le sentier est vertigineux. À certains endroits, des bouts d’arbres forment passerelles et comblent les manques de terrain au dessus du vide. Je n’en mène pas large, le moindre faux pas est fatal. Dans la soirée, depuis mon bivouac soleil couchant, j’entends les tams tams et les chants des habitants du minuscule village au sommet de la falaise.

 

Le village de Boutferda est charmant, j’y croise les écoliers qui me saluent, puis poursuis par une route qui longe, ou plonge et remonte le long de canyons impressionnants. J’avance tranquille, négocie les bosses en moulinant, afin de me ménager et en garder sous la pédale. Je passe Tagfelt où je fais mon plein d’eau en vue d’un bivouac, qui s’avèrera tranquille, comme je les aime.

 

Une grosse montée le lendemain et je bascule à Ouaouigazh, après avoir croisé un couple de cyclos de Lyon. J’achète quelques fruits et légumes, remplis mon estomac et reprends ma route contre un fort vent de face le long de la retenue de barrage de Bin el Ouidane. Le vent soulève la poussière et l’atmosphère est loin d’être limpide. Je rencontre un cyclo marocain et discute un moment avec lui. Ses poignées de frein sont défectueuses, il ralentit avec ses semelles de savates direct sur le pneu. Après encore un col, je trouve un joli coin pour poser ma tente.

 

Le lendemain, c’est à dire aujourd'hui, je rejoins la bourgade de Ait Attab, par monts et par vaux dans un paysage verdoyant. J’y consomme à manger dans un café avant de reprendre la route, et sans savoir que j’y reviendrai, bien stressée. Une grande descente et surtout 500 m de d+ plus loin, je me rends compte que j’ai oublié mon téléphone, mis à charger au café… Je suis en haut de ce gros col, à 16 km de la ville. Une maison est là, vers des antennes telecom. Ni une, ni deux, je pose mon vélo et fais du stop pour retourner en ville. Une camionnette de livreurs Danone me prend, et les flics nous arrêtent, défaut de ceinture pour le chauffeur, verbalisé, et le temps qui tourne. Au café, je retrouve mon téléphone comme je l’avais laissé. OUF !!!!. Ne reste plus qu’à retrouver des véhicules pour remonter vers mon vélo. Ce sera vite fait, avec l’aide des mêmes gendarmes, toujours postés au même endroit et qui me voient passer pour la 3ème fois. Le vendeur de détergents qui m'embarque quitte son emploi ce soir, et me montre son CV, rédigé en français. Après ces aventures, je rejoins Ouzoud où je trouve une chambre confortable et vais visiter les fameuses cascades d’Ouzoud, à pied. Dans la soirée, sur une scène au milieu du village touristique, des danseuses du ventre très en chair se trémoussent au son des tambours et violons. Les cascades d’Ouzoud sont annoncées comme parmi les plus grandes d’Afrique ! 110 mètres en tout. Vous ferez la comparaison vous-même avec celles du Zambeze, pas tout à fait le même débit !!!

 

Mes jambes tournent bien, mon postérieur ne me fait pas soufrir, j’ai trouvé la bonne solution, alors tout va bien. Et demain je repars direct par 500 m de d+, direction Azilal.

 

Va falloir envoyer du lourd sur le prochain tronçon, je vais prendre de l’altitude… Des images comme d'habitude dans la rubrique photos... Ciao ciao.

 

Détails
Publication : 30 septembre 2025

Que calor !


 

Et hop, 12 septembre 14 heures, déposée par mes parents avec mon vélo vert à la gare de Bellegarde, je saute dans le train. Escale sympathique et conviviale à Valence chez mes amis Bruno et Marianne au vélo gîte et départ le 13 au matin pour Sète où j’arrive à l’heure et sous la flotte. À noter que les 4 trains successifs ont été ponctuels, oui oui.

Sète donc, j’y retrouve Jipé et Marie. Attente à la gare à l’abri de la flotte qui tombe drue et serrée. À l'heure d’aller au port, ça s’arrête, c’est sûrement qu’on mérite. Jipé est descendu de Paris en train de nuit, Marie a pédalé de Grenoble en 4 jours. Nous sommes les premiers à embarquer. Le ferry est aux ¾ vide, nous larguons les amarres à 20 heures, direction l’Afrique. Petite cabine de 4, nuit tranquille, la mer est d’huile, comme la journée du lendemain, comme la nuit suivante… 

 

Nous débarquons à Nador lundi 11 heures, donc bien en avance sur l’horaire prévu. Passage à la machine qui donne de l’argent, passage à Maroc telecom où tout va très vite, vers 13 heures nous sommes opérationnels et enfourchons les bécanes. Nous longeons le triple barbelé enroulé au pied de la barrière elle-même en barbelé, elle même gardée par des bidasses tous les 100 m. La barrière de quoi ? Mellilah, enclave espagnole. À 5 mètres sur notre droite c’est l’Europe, et donc une zone quelque peu stratégique. Une espèce de petite corne qui rentre en Méditerranée.

Les raidillons bien pesés se succèdent mais nous atteignons l’autre côté de la corne, et la mer. Premier tronçon de piste, mauvais, qui secoue la mécanique. Nous posons notre bivouac dans un champ d’oliviers et chance, nous ne voyons personne.

 

Le lendemain nous commençons par longer la grande Bleue sur un macadam velours et le vent dans le dos. Légers vallonnements agréables avant de rentrer dans les terres, de pousser le vélo sous le cagnard dans des pentes déraisonnables. Et je ne me souviens déjà plus de la suite ni du bivouac… ah si, en sortie de ville. Des habitants viendront nous offrir thé, cacahuètes et biscuits en soirée. Continuant notre route plein sud, après un premier col passé dans une cascade de nuages, nous dévalons vers Tafersite où Marie renvoie 4,5 kg de matos inutile en France. Courses à Midar où le soleil cogne trop fort, Jipe n'est pas au mieux, un bon rhume. Après la bascule en haut d’un col dont nous avons gravi la pente trop raide en partie à pied, nous pénétrons dans un secteur désertique. Piste roulante, cagnard infâme. Assommés de chaleur, nous trouvons refuge chez l’habitant qui ouvre et nous met à dispo la pièce de réception. Tables basses, coussins, tapis, et bien évidemment victuailles. Le soir nous assistons à la cuisson du pain à l'extérieur et je plante ma tente dans la fraîcheur relative de la nuit.

 

Aint Zorha - Mezguitem. J’ai reconnu le café où nous avions pris un thé, le village, la rampe à l’entrée et la bonne bosse pour monter au col à 1150 m, où j’attends longtemps mes coéquipiers. Arrêt, adossés au mur de la même mosquée que l’an dernier et même plaisir dans la descente qui suit. La succession de bosses infernales avant Mezguitem est toujours aussi éreintante. Jusque là nous avons profité d’un vent favorable mais il a tourné. Nous avons maintenant vent de sud et il est chaud. Nous trouvons là aussi l’hospitalité et même topo que la veille chez une famille toutefois plus riche, elle possède une Sandero en bon état. Comme la veille, ils refusent avec vigueur l’argent que nous proposons. Partir en proposant un dédommagement nous donne bonne consciences mais nous sommes tellement ridicules à leurs yeux… limite affront ! Là aussi j’ai préféré monter ma tente dehors qu’entre 4 murs qui restituent la chaleur accumulée la journée. 

 

Les 40 km nous séparant de la grande ville de Taza furent facilement avalés, faciles, vent en poupe et macadam velours. Arrêt chez un réparateur vélo pour remplacer les pédales du vélo de Marie, qui donnent des signes de fatigue. Petite visite de la médina, plus vieille que celle de Fès, et attente des heures moins chaudes pour sortir de la ville. Le bivouac est à 7 km et nous atterrissons devant la grille d’une centrale hydroélectrique. Le gardien nous autorise mais bien sûr, le “caïd”, représentant de l’autorité locale, nous rend visite, me passe un gendarme royal au téléphone, qui dans un français parfait nous autorise à rester après m’avoir avoué être venu faire de la spéléo dans le Jura. Ce qu’on ne savait pas, c’est qu’à 22 h 33, le caïd allait venir installer son hamac à côté de nous et qu’un camion avec 2 bidasses serait également réquisitionné pour garder, on ne sait, nous ou la centrale…

 

Montée agréable le lendemain dans le parc national de Tazekka, je ne suis pas en terre inconnue, je reconnais le paysage magnifique et la grosse fontaine en bord de route. Je m’abstiens cette fois-ci d’acheter du raisin qui me fait pourtant de l’oeil, car me souviens l’avoir payé à prix très fort l’an dernier… Je décide ce jour de fausser compagnie à mes compagnons car nos rythmes sont vraiment trop différents mais nous nous retrouvons tout de même le soir pour un bivouac sous la pinède 15 km avant Ribate el Kheir. 

Coup de vent, bonnes bourrasques, très beaux éclairs, quelques gouttes, et vers 23 heures, bim, ça devait arriver tant nous ne sommes pas discrets à 3, bruit de bagnole, phares sur la tente. Je sais ce que ça signifie. Comme d’habitude les gendarmes sont souriants et sympathiques mais nous devons remballer. Un camion vient de la ville pour charger tout notre barda et nous pose devant la porte d’un hôtel impersonnel mais très spacieux, propre et calme, où une chambre gratuite nous attend. Minuit trente… 

 

Il est décidé une journée de repos par mes coéquipiers, je suis le mouvement. Petit déjeuner et balade dans la mini bourgade, courses pour le lendemain, et repos…

 

Des photos dans la rubrique concernée, album Maroc 2025… comme d’hab ! À une prochaine, un peu plus au sud-ouest !

 

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Publication : 21 septembre 2025

Maroc encore !


 

Bonjour à tous,  

Oui oui, mon tour d'être en vacances !

Je ne suis pas partie ce printemps et il est grand temps que j'aille faire une cure de détox d'actualités, de médias, de société occidentale aussi. Bref, la soupape... Décompresser, faire le vide un peu et rafraîchir la boîte à synthèses. 

Le départ est prévu vendredi, avec mon vélo vert. Aller d'abord prendre le train, puis le bateau avant de pouvoir enfourcher le biclou. Quatre jours de transports doux pour lentement sortir de l'effervescence, larguer les amarres, et prendre le large. 

J'ai terminé ma saison ce vendredi. Elle a été longue, très remplie, diversifiée et intense, heureuse. Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour moi, mais ai tout de même essayé 3 selles différentes en vue de cette nouvelle escapade, couru un peu, et fait 1500 km sur ce vélo. Hier encore, je faisais des adaptations sur des sous-vêtements pour tenter de m'affranchir de problèmes d'irritations mal situées... Et aujourd'hui je ferai encore des essais. C'est la dernière sortie vélo avant le grand départ. 

Ce sera le Maroc encore, et je constate que cela fait deux fois qu'après être allée une fois dans un pays, j'y retourne dans la foulée. Il y avait eu l'Ecosse, il y a le Maroc. Ces deux pays ne se ressemblent que sur un point : les grands espaces qu'ils offrent. Tout le reste y est tellement différent.

Donc le Maroc. C'est un pays accessible en transport doux et respectueux sans avoir à démonter le vélo, ce qui est toujours appréciable, ça libère l'esprit de savoir que la monture arrivera en bon état à destination. Nous partons à trois, de Sète. Marie Christine que j'abrègerai en Marie, partira mardi de son domicile et rejoindra notre ville d'embarquement à vélo et Jipé descendra en train de nuit. Je les connais les deux déjà. Jipé est un ancien accompagnateur en montagne, voyageur à vélo aguerri, Marie a moins d'expérience mais n'est pas novice non plus. Notre ferry est prévu à 21 heures samedi et devrait parvenir à Nador dans l'Est du Maroc lundi vers la mi-journée. Une cabine pour nous trois, nous aurons tout le temps d'échanger...

Je me suis chargée de proposer un itinéraire, c'était plus simple que ce soit moi qui m'y colle étant donné que je dois éviter trop de tronçons communs avec mon précédent voyage. J'étais restée plutôt dans la moitié Est du pays, nous irons cette fois ci plus à l'Ouest, l'idée étant de remonter par la côte océanique. Je rentrerai au plus tard dans les premiers jours de décembre, reprenant le boulot le 8.

Les derniers préparatifs vont bon train, je ne devrais pas m'ennuyer ces derniers jours. La pluie annoncée m'aidera à ne pas me disperser trop...

Pas grand chose à dire de pus, je partagerai le voyage comme d'habitude sur mon site www.nathaliecourtet.fr qui sera mis à jour tous les 10/15 jours dans le blog et la galerie photos, tout est prêt et normalement fonctionnel. 

Allez ciao ciao, et à bientôt depuis l'autre côté de la grande bleue !

 

 

 

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Publication : 7 septembre 2025

Au boulot,


Bonjour à tous, vous qui tombez sur cette page.

Contrairement à toutes ces années passées où le printemps était synonyme d'escapade, je suis restée dans le Jura ces quelques mois. Besoin de me poser un peu après cet enchainement un peu fou depuis des années, saison, bourlingue, saison, escapade, saison, dépaysement. Besoin de temps pour faire des choses qui nécessitaient ma présence ici et que personne ne pouvait gérer à ma place, besoin de reprendre mon souffle, de retrouver de la disponibilité dans ma tête. Alors j'ai fait une très belle saison hivernale, tant sur le plan professionnel que personnel, que j'ai bouclée le 10 avril. J'ai ensuite réalisé ce qui attendait depuis plusieurs mois... ou plus, je suis partie quelques jours dans le Valromey, puis quelques autres jours dans le Morvan voir des amis de longue date et ai repris le travail le 12 mai. Mon emploi du temps est d'ores et déjà bien rempli jusqu'au 5 septembre. Et ensuite se dessinent déjà les contours prometteurs d'un nouveau périple au Maroc. Après les deux mois et demi que j'y ai passé à l'automne dernier, juste envie d'y retourner, il y a tant à faire. Mais cette fois-ci, nous partirons à 3, de Sète, le 13, et non pas à 7 de Troyes, et à vélo pour prendre le bateau.

En attendant, de la rando dans les Cévennes, dans le Jura, dans les Ecrins, dans le Dévoluy, autour du Mont Blanc, dans le Haut Doubs..., mon bureau est vaste !

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Publication : 5 janvier 2025
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